Construite en 1921 à Lyon, la prison Montluc a le statut de prison militaire au début de la Seconde Guerre mondiale. De l’été 1940 à février 1943, le gouvernement pétainiste y interne les opposants à sa politique de collaboration, des communistes, mais également les premiers résistants jugés par ses tribunaux d’exception. Après l’invasion de la Zone Sud en novembre 1942, l’établissement est réquisitionné par les Allemands et placé sous le contrôle de la Wehrmacht entre 1943 et 1944. Les tortures lors des interrogatoires se font à l’Hôtel Terminus, puis à l’École du Service de santé militaire. Ce service exécutif de la Gestapo est sous le contrôle de Klaus Barbie. Quelque 7731 détenus sont passés par Montluc (dont Jean Moulin, le général de Lattre, Marcel Dassault, Bertie Albrecht ou encore Simone Lagrange) dans des conditions de détention effroyables, voués le plus souvent à la déportation où à partir de l’été 1943 au peloton d’exécution.