18.02.20

Radio – TSF

Le sigle TSF signifie « télégraphie sans fil ». Cette invention qui date de la fin du XIXe siècle repose sur la transmission d’une onde électromagnétique. Ce type d’ondes est découvert par Maxwell puis perfectionnées par Hertz. De nombreux scientifiques ont ensuite conçu les éléments technologiques : Branly fabrique le détecteur à Limaille, Popoy l’antenne et Braun adapte l’impédance de l’antenne et les circuits sélectifs. C’est finalement Marconi qui assemble la TSF et l’exploite en la donnant comme équipement aux navires. Les ondes électromagnétiques sont produites par des lampes à vides (triodes) qui fournissent l’énergie nécessaire. La TSF joue un rôle important pendant la seconde guerre mondiale. À la fois outils de propagande et instrument essentiel pour le soutien moral des belligérants, elle est le seul moyen d’information immédiat. C’est d’abord la radio allemande Radio Stuttgart qui domine l’information. Puis, dès le début des combats, deux radios localisées en France se mettent en place: Radio Vichy en zone dite « libre » et Radio Paris en zone occupée. La première, contrôlée par Pétain et Laval, diffuse une propagande collaborationniste. Elle est néanmoins supprimée en février 1942 par les Allemands qui veulent le monopole de la radio française. La seconde est créée le 18 juillet 1940. Ses émissions, toujours en langue française, sont animées par des journalistes collaborationnistes et ses programmes musicaux invitent des vedettes à chanter des messages antisémites et collaborationnistes. En plus de ces radios officielles, les Allemands élaborent des radios noires, c’est-à-dire de fausses stations clandestines entretenues pour déconcerter l’ennemi. Afin de déjouer ces moyens de propagande, plusieurs radios diffusent des messages de résistances : c’est le cas de la BBC et de Radio Brazzaville. Une guerre des ondes est alors enclenchée entre, d’un côté, les occupants nazis, et de l’autre, les résistants. Les Allemands se sentant menacés, condamnent l’écoute de la BBC en 1940. Certains résistants créent alors des radios clandestines. Sous les pseudonymes de Jean-Luc, de Raymond puis de Rémy, Gilbert Renault, créateur de la Confrérie Notre-Dame, met en place en 1941 un réseau qui transmet plus de 30 messages radio par jour. Marie Madeleine Fourcarde, elle, détient dès l’automne 1941 un réseau de 6 émetteurs radio qui, depuis la France, fait passer des renseignements en direction de Londres. Jusqu’en mars 1941, la détention d’un poste TSF est autorisée, seule l’écoute de radio Londres est considérée par l’occupant comme un acte de résistance. Mais, le 1er avril 1941, la possession d’une radio devient interdite et l’occupant exige que les postes soient stockés en mairie. Ne voulant pas déposer leur poste chez l’occupant, nombre de personnes le rapportent aux magasins, qui ne savent plus quoi en faire.