Ce convoi se nomme ainsi en référence au numéro de matricule « 77 000 » donné aux déportés. Il part le 15 août 1944 de la gare de Pantin, emmène près de 2200 déportés dans les camps nazis. Transportés dans des wagons à bestiaux, ces hommes et ces femmes qui ont été arrêtés par mesure de répression, viennent de plusieurs lieux d’internement de la région parisienne : des prisons de Fresnes et du Cherche-Midi, du fort de Romainville et du camp de Compiègne. Le 10 août, les cheminots parisiens entament une grève insurrectionnelle et retardent ainsi le convoi prévu pour le 12. Un autre obstacle à l’entreprise nazie survient quand la résistance détruit les installations de la gare de l’Est dans la nuit du 12 au 13, ce qui oblige les Allemands à former le convoi en gare de Pantin. Les hommes sont transportés le matin, et les femmes l’après-midi. Lors du transport des femmes, les chauffeurs refusent de conduire les bus. Cette rébellion à l’encontre des ordres nazis déclenche une grande violence de la part des SS. Parmi les hommes déportés se trouve le jeune FTP Louis Jaconelli. Il est emmené au camp de Buchenwald avant d’être transféré le premier novembre à celui de Dora-Nordhausen, où il décède le 3 mars 1945. Même si c’est la maladie qui est officiellement responsable de sa mort, il est fort possible que les nazis, le jugeant inutile à cause de son mauvais état de santé, l’aient assassiné. Ce dernier convoi francilien appelé le convoi des 77 000 est fatidique puisque près de 53% des déportés n’en reviendront pas. Plus de 20 000 prisonniers perdent la vie au Camp de Dora et 55 000 à Buchenwald.